“Jouer, ce n’est que du plaisir”
Quand Mathilde parle de sa passion, un franc sourire se dessine sur son visage, l’oeil pétille, les mains s’animent. Son entrain pour le violon est contagieux et on pourrait l’écouter disserter des heures sur le sujet, tant elle en parle avec enthousiasme.
Tout la fait vibrer dans la musique : l’apprentissage, le trac avant le concert, la rencontre avec les autres musiciens, le partage du savoir… Une passion qui remonte à l’enfance avec un papa trompettiste, qui lui a laissé le choix de l’instrument : “j’ai choisi en fonction du ressenti avec le professeur mais j’ai vite été envoûtée par le violon”. Une intuition heureuse qui lui a permis de sortir de sa réserve, “j’étais une enfant timide, jouer c’est dialoguer autrement, je me suis ouverte aux autres grâce à l’instrument”.
D’un tempérament volontaire, Mathilde a tout de suite su qu’elle souhaitait en faire son métier. Son parcours scolaire s’est donc articulé autour de cette ambition malgré des périodes incertaines : “il y a eu des hauts et des bas, des moments de doutes mais on se relève quand on le veut”. Elle enchaîne alors plusieurs conservatoires, réside quelque temps à Bruxelles où elle obtient sa licence, et déménage à Nantes pour y suivre son époux, musicien également. En arrivant dans l’ouest, Mathilde peine à trouver un emploi et se tourne par dépit vers l’enseignement : “je ne voulais pas du tout enseigner et finalement j’adore ça, tout ce que j’ai reçu de cette première professeure, je le transmets maintenant aux élèves !”.
La reconnaissance de Mathilde envers ses différents enseignants est d’ailleurs récurrente dans ses propos : “j’ai eu la chance qu’ils m’ouvrent à un ensemble d’autres univers comme la littérature, la peinture, le contemporain”. Hyper-active, elle multiplie les activités entre le conservatoire de Redon, la musique de chambre et La Philharmonie des deux mondes, qu’elle rejoint à ses débuts : “j’ai besoin de tout faire sinon on m’enlève un petit bout de coeur !”.
Fidèle au poste depuis les prémices, elle se rend toujours disponible pour La Philharmonie : “l’ambiance est super, j’ai fait quelques orchestres et celui-ci, on s’y sent particulièrement bien !”. Mathilde porte en elle un indéfectible optimisme et La Philharmonie lui permet de se mettre au diapason de ses convictions. La philosophie de l’orchestre est effectivement primordiale à ses yeux : “on a besoin de sortir de ce genre classique, il faut s’ouvrir à un autre public, expliquer les oeuvres, fonctionner différemment et qui sait peut-être donnera-t-on envie aux enfants de ces quartiers de jouer d’un instrument ?”.